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Diaspora: premières impressions d’un “Facebook-killer”

Matthieu Gagnot

Matthieu Gagnot

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De Diaspora, tout le monde se souvient d’un appel à donations lancé en mai dernier par 4 étudiants new-yorkais, avec l’intention louable de créer un Facebook “ouvert”. 8 mois et 200 000$ de dons plus tard, nous avons pu le tester en version alpha. Alors, Diaspora est-il le Facebook-killer que beaucoup attendent?

Un réseau libre et ouvert

Tout d’abord, ce premier contact est à prendre avec des pincettes: la version de Diaspora qui est en ligne à cette adresse est une version Alpha, encore très buggée et bien différente de la version qui sera livrée au public. Comme promis, Diaspora est un site Open Source décentralisé. On peut télécharger instantanément l’intégralité de ses données persos au format XML, ou même télécharger le code-source du site, grâce à un bouton en bas de page.


Dès l’inscription, Diaspora est instinctif par sa grande ressemblance à Facebook. Cependant, il aborde les données personnelles plus souplement que ce dernier. Certains détails sont révélateurs de la philosophie ouverte de Diaspora: on peut entrer un prénom sans nom de famille. Le champ sexe, lui, n’est pas une donnée binaire homme/femme, mais un champ ouvert.

Diaspora est encore très basique, mais, magie de l’Open Source, il existe déjà en 19 langues, incluant des curiosités comme le gaélique ou le chilien (!). Surtout, le réseau est ouvert aux suggestions, et vous pouvez proposer des fonctionnalités, voter pour celles des autres, ou même, pour les développeurs, mettre la main à la pâte et rejoindre le projet!

Diaspora est interconnecté à Twitter et à Facebook. Pour le moment, l’interaction se résume à publier simultanément sur les 3 réseaux sociaux, mais on peut imaginer que l’API de Facebook laisse d’autres fonctionnalités voir le jour: être averti quand un de ses contacts Facebook s’inscrit sur Diaspora, par exemple.

Les Aspects, la vraie innovation de Diaspora par rapport à Facebook

Même si ses créateurs s’en défendent, Diaspora est en train d’imiter Facebook sur bien des points. Mais s’il y a une vraie innovation chez Diaspora, ce sont les “Aspects”.

Là où Facebook utilise les listes et des paramètres de confidentialité tarabiscotés (voir notre dossier), Diaspora a résolu le même problème avec les Aspects. Par défaut, votre compte en a 2, Travail et Famille. Vous pouvez en rajouter autant que vous le souhaitez: amis, sport, hobbies, etc… Chaque ami est relié à l’un de ces aspects, en glissant/déposant sa photo.

Les Aspects de Diaspora sont différents des listes de Facebook, car ils assurent un cloisonnement entre infos privées et publiques. Chaque mise à jour de votre profil est exclusivement visible par un ou plusieurs “aspects” de votre vie.

Pour l’instant, Diaspora propose peu de fonctionnalités. On peut ajouter des amis, mettre à jour son statut avec du texte ou une photo, ou partager une vidéo qui est lue directement dans le flux.

La page du Profil Diaspora apparaît comme suit. Les photos apparaissent en vrac, sans album ni étiquettes pour le moment.

Diaspora, autant de promesses que de doutes

Diaspora est encore très jeune, et beaucoup de travail attend les développeurs avant d’espérer attirer les accros à Facebook. Parmi les fonctionnalités en attente d’être développées, on espère les messages privés, les albums photo, les pages de groupes ou d’évènements, et des jeux et applis développés par des éditeurs tiers (en Open Source).

Diaspora est également très attendu sur le plan de la sécurité. Garantir qu’on ne livrera pas les données privées à des tiers ne suffit pas: les développeurs devront bétonner la sécurité des infos persos. C’est d’autant plus ardu que le code de Diaspora est public. Et en cas de fuite, on touche à des données très sensibles…

Bref, Diaspora a encore du pain sur la planche, mais cette première esquisse qu’est la version Alpha est prometteuse. L’interface est propre, intuitive et le noyau des fonctionnalités est bien là. S’il aura du mal à concurrencer réellement le géant de Palo Alto, on peut espérer légitimement qu’il fasse évoluer les consciences et, pourquoi pas, amener Facebook à être plus vigilant sur le thème du respect de la vie privée.

Matthieu Gagnot

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